Faut-il avoir peur de Google et de sa position dominante ?

Le moteur est omniprésent sur le web, en situation de quasi monopole

Google Dont Be Evil
  1. Google est il passé du côté obscur de la force ?
  2. Vous connaissez Google Panda ?
  3. Pourquoi Google aurait intérêt à favoriser ses services ?
  4. Quelle attitude adopter face à la domination de Google ?

Ce n'est un secret pour personne, Google domine la recherche et la publicité en ligne de la tête et des épaules.

Aux Etats-Unis, cette domination est moindre car Google dispose d'environ 65% des parts de marché devant Yahoo (16,3%) et Bing (14,7%), le moteur de recherche de Microsoft.

Ces chiffres sont sans doute provisoires, car aux dernières nouvelles Google envisagerait de racheter Yahoo, je vous laisse calculer le résultat.

En revanche, en Europe et notamment en France, ses parts de marché montent à plus de 90% et cette situation n'est pas saine. Google est régulièrement accusé d'abuser de sa position dominante, une situation de quasi monopole.

Tout entrepreneur avisé comprend immédiatement l'ombre qui plane sur sa société car la dépendance n'apporte jamais rien de bon.

Google est il passé du côté obscur de la force ?

Le slogan du moteur de recherche est « Dont be evil », littéralement, « Ne soyez pas malveillants ». Peut on en déduire pour autant qu'il s'applique à lui même cette recommandation ?

Pour être tout à fait honnête, j'adore Google et ses services que j'utilise au quotidien pour tout un tas de bonnes raisons : messagerie Gmail, Google documents, Google Adresses (recherche locale), Google Adwords et Adsense (régie publicitaire de liens sponsorisés), Google+ (réseau social), Google Analytics (statistiques de fréquentation), Webmaster Tools (outils pour webmaster)... et la liste est longue !

Mais Google n'est plus la startup sexy qu'il était... Cette situation et son attitude de plus en plus discutables commencent à poser problème. Derrière une communication de façade orientée sur l'expérience utilisateur, il est évident que se cachent d'autres motivations moins nobles : le cash, les actionnaires et encore le cash.

A chaque saute d'humeur du moteur, qui fait et défait le destin des entreprises qui en dépendent, Google explique qu'il travaille sans relâche pour améliorer ses résultats de recherche : je suis plutôt septique et crois que ce n'est pas toujours le cas.

Vous connaissez Google Panda ?

Pour indexer et classer les pages des sites internet, le robot de Google (Googlebot) parcourt le web en suivant les liens hypertextes pour découvrir de nouvelles pages. Un savant algorithme lui permet de déterminer la pertinence de telle ou telle page en fonction des recherches des internautes.

Google Panda
Google Panda en pleine action [humour]

Récemment critiqué pour la qualité discutable de ses résultats de recherche, Google a ajouté une « surcouche » à son algorithme afin d'éliminer les pages avec du contenu de faible qualité : son nom est Google Panda. Si vous vous intéressez au référencement, vous en avez sans doute entendu parler.

Google Panda est lancé manuellement et ponctuellement selon une fréquence que seul Google connait. Il se trouve que cet animal (Panda) a occasionné de nombreux dégâts collatéraux et pénalisant des sites qui n'auraient pas dû l'être, ou pire, en pénalisant des sites qui apparaissent être des concurrents de Google.

Cette démarche de Google a été initiée officiellement pour lutter contre les fermes de contenus qui "polluent" ses résultats de recherche (SERP). Ces "fermes" détectent les tendances de recherches populaires pour produire des grandes quantités d'articles de qualité médiocre et générer de l'audience (à des fins publicitaires).

Sauf que il y a un mais...

De nombreuses catégories de sites ont été pénalisées par Google Panda, notamment les comparateurs de prix qui ont payé un lourd tribu. Et là miracle, le nouveau comparateur Google Shopping est devenu incontournable en quelques semaines. Et ce n'est pas la première fois que l'on assiste à ce type d'évènements.

Il y a quelques temps déjà, Google avait brusquement intégré en tête de ses résultats de recherche des liens vers son service Google Adresses pour les recherches locales, faisant mécaniquement baisser les autres sites dans les résultats de recherche.

Edit du 03/06/2012 : Google Shopping devient payant et se met au Trusted Feed ! Lire l'article de 1ère position.
Entre temps, nous avons aussi connu Google Penguin.

Il n'y a qu'un pas à franchir pour en déduire que Google profite de sa position afin d'éliminer ceux qui le gênent pour favoriser ses propres services. Google affronte d'ailleurs une série de plaintes déposées par différentes sociétés qui s'estiment lésées.

Exemple de recherche locale Google
Exemple de recherche locale qui repousse vers le bas les résultats naturels

Soyons clair, il n'est pas ici question de juger ou condamner Google. D'autres s'en chargent avec des initiatives qui cherchent à recenser les abus de Google. Une sorte de lobby anti-Google.

Pourquoi Google aurait intérêt à favoriser ses services ?

Vous ne devez jamais perdre de vue que Google n'est pas votre ami, ni votre ennemi d'ailleurs. Google est avant tout une société commerciale, une régie publicitaire qui mobilise des sommes colossales et doit se développer sans cesse davantage pour satisfaire ses actionnaires.


Vidéo dailymotion Faut-il avoir peur de Google? part 1

Par conséquent les géant américain voit d'un mauvais oeil les sites d'intermédiation. Ce sont des services qui profitent de l'audience que Google leur apporte pour la revendre à leurs clients (annuaires, comparateurs de prix...).

La raison de cette inimitié est claire : tout ce que vous dépensez auprès d'un site d'intermédiation pour générer de l'audience, vous ne le dépensez pas en liens sponsorisés sur la régie Google Adwords.

Je lis encore trop souvent des référenceurs qui se réjouissent que Google tente d'améliorer ses résultats de recherche en « punissant les méchants ». Sauf que ces gens qui défendent bec et ongles la stratégie de Google ne voient pas plus loin que le bout de leur nez. Ils se pensent à l'abri car leurs sites ne sont pas directement menacés pour l'instant, mais ils oublient qu'ils le seront sans doute demain.

Car Google veut tout bouffer : recherche, publicité, cartographie, téléphonie mobile, tourisme et vols d'avions (récemment avec le rachat d'ITA, le lancement de Google Hotel Finder)... Plus personne n'est à l'abris !

Gardez à l'esprit que le moteur de recherche, de part son immense puissance sur le web, dispose d'un point de vue privilégié sur la net économie. Par conséquent, il profite d'une formidable capacité à détecter les secteurs rentables. Grâce à sa puissance financière, Google est en mesure d'investir n'importe quel secteur et de détrôner les acteurs leader. Tout le monde serre les miches et ceux qui ne s'inquiètent pas de cette situation n'iront sans doute pas bien loin.

La méthode est toujours la même : la société qui dispose des meilleurs ingénieurs lance un nouveau service innovant, gratuit évidemment, et se constitue une immense base de données grâce aux données indexées sur le web. Aucun concurrent ne peut résister puisque c'est gratuit. Dès lors que le service devient suffisamment important, Google met en place des solutions de monétisation et les autres boivent le bouillon.

Aujourd'hui, plus aucun secteur n'est à l'abris et chacun devrait s'émouvoir de cette situation.

Edit du 08/11/2011 : et pour illustrer ce propos, Street View rentre désormais dans les commerces, hôtels, restaurants...

Quelle attitude adopter face à la domination de Google ?

Il n'est pas question de vouloir faire la guerre à Google ou de se passer totalement de ses services. Il faut simplement garder à l'esprit ce qui vous pend au nez avant de prendre des décisions stratégiques pour votre entreprise.

Je pense qu'il faut impérativement faire preuve d'esprit critique et anticiper les dérives évolutions que pourra suivre le moteur. Ne vous lancez pas dans des projets morts nés (comme les annuaires par exemple) et n'oubliez jamais : que vous le vouliez ou non, vous êtes dépendants de Google.

L'essentiel de l'audience d'un site provient souvent du géant américain et il n'est pas simple d'arriver à une répartition idéale 30% moteur, 30% réseaux sociaux et 30% trafic direct. Pour certains sites / secteur, c'est tout bonnement impossible.

Mon agence Média Camp utilise quotidiennement les outils de Google qui sont incontournables. Encore une fois, leurs outils sont formidables, mais pas exempts de risques de dépendance. Ne vous exposez pas inutilement et cherchez constamment des solutions alternatives pour ne pas finir saucissonnés en cas de revirement de situation.

Cela s'appelle ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.

Et vous, qu'est ce que vous pensez de cette situation de position dominante ? Faut-il avoir peur de Google ?

Laissez nous votre avis en commentaires.

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